Le jour où je serai grande, se disait toujours Poucette, il faudra que je n’oublie pas l’odeur des matins mouillés, le bruit des pétales qui tombent, la maladresse des papillons, le plaisir d’avoir un peu peur, mais pas trop, l’envie de se faire des amis, le goût des larmes salées, le rêve de savoir voler…

La magie et l’insouciance de l’enfance célébrées par Timothée de Fombelle et la photographe Marie Liesse.

Dans le blog de l’Express Allonz’Enfants par Nathalie Riché :

Un album immensément poétique : Le jour où je serai grande, par le conteur Timothée de Fombelle et la photographe Marie Liesse. 

J02302_Poucette_CV«  Le jour où je serai grande, se disait toujours Poucette
il faudra que je n’oublie pas l’odeur des matins mouillés
le bruit des pétales qui tombent
la maladresse des papillons
le plaisir d’avoir un peu peur, mais pas trop
l’envie de se faire des amis… »

Timothée de Fombelle est un obsédé de l’enfance, source de tous les moteurs et de tous les émerveillements.
En complicité avec la photographe Marie Liesse, il en explore ici l’essence même. Dans une économie de mots choisis voici un tout carton – valable de 5 à 95 ans – pour apprendre à retenir l’enfance en soi.

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Nous n’irons plus aux bois ? Oh que si ! Cette blondinette miniature en robe tablier bleue nous invite dans le jardin de l’enfance. Elle s’y promène comme pour exacerber tous les sens et ancrer en elle chaque instant, à jamais.
Les photos vives et saturées en couleur, sur des cadrages serrés forment comme des flashes qui jailliraient de notre mémoire : fleurs d’un jaune éclatant, feuillages vert fluo,  étonnante araignée sur sa toile perlée, pommiers en fleurs dans lesquels évolue, par un montage habile, la mignonne à la bouche rouge comme une fraise écrasée.

On plonge de façon immédiate dans cette nature foisonnante, car Poucette, c’est un peu nous. Avec elle, on se balade dans les sous-bois de l’enfance, on capte les odeurs mouillées d’humus, on regarde intensément la faune et la flore avec un œil braqué dans le rétroviseur des émotions. Tendez l’oreille, voici le cric crac des animaux qui grattent et se faufilent, les gouttes de rosées qui brillent au soleil, sursautez en vous trouvant nez à nez avec une musaraigne. Envolez-vous à dos de mésange pour crier en rêve votre liberté.

Poucette_11Dans cet album poétique, Timothée de Fombelle dresse un pacte avec le lecteur, celui que Poucette se fait à elle-même : « garder les yeux grands ouverts en grandissant ». Ce sont chacun de ces moments précieux et insouciants que retient en nous le conteur. Des petits riens auxquels s’accrocher, comme autant de minuscules madeleines. La promesse de Poucette est magistrale car ces instants d’éternité sur lesquels nous marchons, nous portent aussi léger et sûr que le vol d’une hirondelle dans un ciel de printemps.

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Retrouvez mes chroniques des précédents ouvrages de Timothée de Fombelle : l’album La Bulle, le conte musical Georgia, pour les juniors Capitaine Rosalie et pour les grands ados, l’interview à propos du merveilleux Livre de Perle.

Le jour où je serai grande
Timothée de Fombelle, Marie Liesse
20 p., Gallimard jeunesse, 14,50 €

(dès 5 ans) à paraître le 3 janvier.

De 3 à 6 ans

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